Abstract
<jats:p>Introduction : Les directives anticipées (DA) permettent à toute personne majeure d’exprimer ses volontés quant aux conditions d’administration, de limitation ou d’arrêt de traitement pour le cas où elle serait hors d’état de s’exprimer. Elles ont été introduites en France en 2005 afin de renforcer l’autonomie du patient en matière de prise en charge médicale, notamment en fin de vie. Toutefois, les DA sont peu utilisées par les patients. L’étude réalisée vise à identifier l’intérêt des DA pour les médecins en oncologie et leurs propositions pour améliorer l’impact pratique du dispositif. Méthode : Une enquête par questionnaire anonyme via LimeSurvey a été menée entre janvier et avril 2022 auprès de médecins de trois centres UNICANCER et de chirurgiens du congrès SFCO 2022. Composée de 27 questions, elle visait à analyser l’usage, la perception et les attentes des médecins concernant les DA. Les données ont fait l’objet d’une analyse quantitative descriptive et d’une analyse lexicale via IRaMuTeQ (méthode Reinert). Une étude thématique sociologique a également permis d’identifier des tendances selon les spécialités médicales. Résultats : Les résultats montrent que vingt ans après la loi Leonetti, une grande majorité de médecins en oncologie connaissent l’existence des DA, les trouvent utiles et souhaiteraient y avoir accès en cas de prise de décision grave pour un patient inconscient. Cependant, ils soulignent également les nombreux obstacles à leur mise en œuvre. Ils expliquent que les DA permettent rarement de clarifier les volontés du patient et qu’elles sont souvent inadaptées aux situations rencontrées. Discussion : Ces conclusions soulignent le fait que les DA ne peuvent se substituer à des discussions anticipées sur la fin de vie tout au long du parcours de soins afin d’aider les patients dans leurs réflexions. Il est donc essentiel de favoriser le travail réflexif qui les entourent plutôt que la production d’un document final.</jats:p>