Abstract
<jats:p>Introduction : En France, alors que 80 % de la population souhaite décéder à domicile, la majorité des décès ont lieu à l’hôpital. Afin d’explorer cette discordance, nous avons étudié les facteurs influençant le lieu de fin de vie des patients atteints de cancer et admis en HAD pour soins palliatifs. Méthodes : Étude rétrospective cas-témoins à partir de la cohorte des patients pris en charge en HAD de la Fondation Œuvre de la Croix Saint-Simon durant l’année 2022. Résultats : Dans cette étude, 385 patients ont été inclus. Parmi eux, 49,9 % sont décédés à domicile et 50,1 % à l’hôpital. L’analyse multivariée a identifié deux facteurs associés à un décès à domicile : la préférence de l’aidant principal pour un décès à domicile (OR 8,53, IC95 % [4,73-15,87], p<0,001) et l’existence d’une prescription anticipée (OR 15,07, IC95 % [5,81-47,40], p<0,001). Avec une analyse par imputation multiple, deux variables supplémentaires ont été identifiées : l’état fonctionnel altéré du patient (score de Karnofsky 10-30 % vs 50-70 %, OR 1,15, IC95 % [1,01-1,30], p=0,04) associé à un décès à domicile et la prescription de l’HAD par un médecin spécialiste en soins palliatifs ( vs médecin hospitalier, OR 0,89, IC95 % [0,80-1,00], p=0,047, en faveur d’un décès à l’hôpital). Conclusions : Cette étude a identifié quatre facteurs influençant le lieu de décès : la préférence de l’aidant principal, l’existence de prescriptions anticipées, l’état fonctionnel du patient et la spécialité du médecin prescripteur de l’HAD. Connaître ces facteurs est essentiel pour améliorer le dialogue sur la fin de vie entre les professionnels de santé, les patients et leurs familles. En France, afin de satisfaire le souhait sociétal de fin de vie à domicile, il est essentiel de renforcer les soins palliatifs à domicile en optimisant la coordination entre ses différents acteurs, en réaffirmant le rôle central du médecin généraliste et en soutenant le développement des HAD.</jats:p>