Abstract
<jats:p>Contexte : Près d’un tiers des étudiants en soins infirmiers (ESI), futurs acteurs clés de l’accès aux soins palliatifs (SP), reconnaissent des attitudes d’évitement à l’égard des patients en fin de vie (FDV). Afin de modifier les représentations qui induisent ces attitudes, dans le cadre du plan national de développement des SP, les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur instauraient dès 2017 un stage obligatoire en unités spécialisées en SP pour les étudiants en santé. Dès lors, tous les ESI de 3 e année de notre ville (20 000 hab.) ont été accueillis en équipe mobile de SP (EMSP) pour un stage de cinq jours. Objectif : Identifier si ce stage modifiait les représentations des SP chez les ESI que nous accueillions et, le cas échéant, en quoi. Méthode : Il s’agit d’une étude qualitative en deux temps. Elle repose sur l’analyse thématique des verbatim recueillis auprès des ESI, durant l’année universitaire 2021-2022, au premier (J1) et dernier jour (J5) de leur stage. Résultats : 31 ESI constituaient l’échantillon. À J1, SP et FDV étaient considérés comme spirituels et pouvaient provoquer des émotions négatives. À J5, les ESI utilisaient le vocabulaire professionnel des SP, portaient un regard neuf sur l’interdisciplinarité, identifiaient mieux les patients nécessitant des SP et les questions éthiques de la FDV. Conclusions : Ce dispositif pédagogique apporte un bénéfice immédiat sur la professionnalisation des représentations des ESI. Même si d’autres travaux sont nécessaires pour en identifier les effets à long terme, nos résultats plaident pour une politique proactive de formation des ESI aux SP.</jats:p>